Bonjour voici un extrait, mais fort intéressant source : RTE
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On avait souligné lors des trois bilans annuels précédents l'observation de plusieurs écarts de fréquence inopinés qui s'avéraient importants au regard de ce que prévoit l'application de la règle UCTE. Cette dégradation de la tenue de la fréquence s'est poursuivie en
2004, tant en nombre d'écarts de fréquence qu'en amplitude. Ainsi, le 11 février, un écart de 209 mHz est survenu. Le 16 février, deux écarts de 140 mHz et un de 110 mHz ont été enregistrés respectivement à 20h, 22h et 23h, et deux écarts de 150 mHz sont à nouveau survenus le lendemain.La plupart de ces écarts semblent liés aux variations des programmes d'échanges transfrontaliers et à l'effet des ordres tarifaires dans les différents pays interconnectés. Les conséquences des déclenchements fortuits de production semblent mieux maîtrisées au vu du retour d'expérience fait par l'UCTE, qui montre cependant que différents pays ne respectent pas bien les prescriptions en matière de réglage ; par ailleurs, ce retour d'expérience est limité au déclenchement des plus gros groupes (groupes français pour l'essentiel). Un cas intéressant est donné par la perte des deux groupes de Saint-Alban survenue le 14 juin, sur ouverture des lignes les reliant au poste de Pivoz Cordier, suite à l'envahissement du poste lors des mouvements sociaux ; la perte de production correspondante de 2600 MW a entraîné un écart de fréquence quasi-stationnaire de 107 mHz, à comparer avec les 200 mHz prévus par le dimensionnement de la règle UCTE sur perte de 3000 MW. Jusqu'à présent, aucun déclenchement de production important n'est survenu lors d'un écart de fréquence issu de problème d'échanges transfrontaliers ou de gestions tarifaires ; mais ceci risque de finir par arriver vu le nombre de tels écarts, et les conséquences d'une telle situation sont à redouter. RTE a décidé d'engager en 2005 un audit sûreté pour éclairer la question de la maîtrise des écarts de fréquence.
Tenue de la tension Sans atteindre les difficultés rencontrées en janvier 2003, l'année
2004 a vu survenir nouveau des problèmes de tension basse. L'ouest de la France a été la région la plus affectée par cette question ; une cinquantaine de journées, réparties sur les mois de janvier à avril et de novembre à décembre, y ont nécessité l'envoi par RTE d'ordres de sauvegarde pour alerte à la tension aux centres de distribution et aux agences de conduite régionales de distribution. Le dispatching national a dû émettre lui-même deux ordres de situation critique :- le 9 décembre, sur l'ouest, le sud-ouest et la région Normandie - Paris, suite à l'arrêt des deux groupes de production de Cordemais conjugué à un niveau élevé de consommation ;
- le 13 décembre sur l'ouest et sur la région Normandie - Paris. Les enseignements issus du retour d'expérience sur janvier 2003 ont cependant permis de limiter les conséquences de ces situations, par des investissements en condensateurs HTB, par la fermeture manuelle des condensateurs disponibles en HTA, et aussi par un meilleur suivi des réserves de puissance réactive et une plus grande anticipation par les dispatchings régionaux et national de RTE. Globalement, la gestion de l'équilibre offre - demande s'est nettement améliorée par rapport à 2003, à l'exception de la tenue de la fréquence, qui concerne l'ensemble des pays interconnectés de l'UCTE et devrait constituer un point de vigilance accru dans le cadre de la coordination européenne.
2.3 Gestion des interconnexions Comme les années précédentes, des congestions sont survenues aux frontières. Elles n'ont pas posé de problème très important pour la sûreté. Des avaries d'ouvrages ont parfois nécessité de réduire temporairement les échanges, surtout avec l'Espagne du 25 janvier au 4 février suite à la chute d'un conducteur de la ligne 225 kV Pragnères - Biescas côté espagnol, puis du 15 au 21 septembre du fait du plasticage d'un pylône espagnol de la ligne 400 kV Argia - Hernani. Des avaries plus ponctuelles ont conduit à des réductions d'échanges avec l'Angleterre ainsi qu'avec l'Italie. La frontière la plus animée a sans doute été celle avec l'Italie. Fin février, le gestionnaire du réseau de transport italien GRTN a mis en service des transformateurs déphaseurs au poste de Rondissone sur les départs qui joignent le poste français d'Albertville. La ligne d'interconnexion Albertville - Rondissone a été affectée par plusieurs courts-circuits, donc cinq défauts affectant simultanément ses deux ternes. Les déclenchements de la ligne, effectués par les systèmes de protection pour éliminer les courts-circuits, ont provoqué à diverses reprises des problèmes de tension haute en Savoie, du fait des schémas d'exploitation mis en oeuvre. L'un de ces courts-circuits, survenu le 5 mai sur la partie italienne de la ligne, a provoqué une avarie sur les transformateurs déphaseurs récemment mis en service par GRTN, nécessitant leur shuntage pendant plusieurs semaines. Ces incidents ont conduit à déclarer deux ESS au niveau A les 5 mai et 16 juin, et un au niveau 0 le 28 décembre. Mais le fait marquant 2004, concernant la sûreté des interconnexions, est à imputer aux ouvertures volontaires de lignes transfrontalières perpétrées lors des mouvements sociaux de fin juin. Elles ont notamment concerné les interconnexions avec l'Espagne (4 fois), l'Italie (2 fois), la Suisse et l'Allemagne, et ont conduit à la déclaration d'un ESS au niveau A et de sept ESS au niveau 0..../...
2.5 Aléas affectant les ouvrages de transport Les ouvrages de transport ont subi 11 004 courts-circuits, contre 11 050 en 2003 et 10 296 en 2002. 96 % des courts-circuits ont eu lieu sur les liaisons, 3 % sont survenus lors de renvois sur défaut automatiques ou manuels, et 1 % ont affecté un matériel appartenant à un bloc de coupure, au niveau transformation, barre ou compensation. Parmi les courts-circuits hors renvoi sur défaut, 62,3 % ont eu pour origine la foudre (61,9 % en 2003 et 60,4 % en 2002), 3,1 % le vent et la tempête (2,8 % en 2003 et 2,4 % en 2002), 1,8 % la neige collante (2,6 % en 2003 et 0,6 % en 2002), et 1,7 % les avaries de matériel RTE (1,9 % en 2003 et 1,6 % en 2002) ; les origines indéterminées représentent 29,2 % (26,9 % en 2003 et 30,5 % en 2002) ; le reste est constitué de causes diverses (contacts animaliers, autres causes atmosphériques, etc).Un lien fort existe entre le nombre de courts-circuits et la répartition annuelle de l'activité orageuse : 76 % des courts-circuits et 89,2 % des impacts de foudre ont lieu entre les mois d'avril et de septembre ; par ailleurs, l'analyse de la répartition par région confirme la forte corrélation entre le nombre de courts-circuits et l'activité orageuse. A cet égard, avec un foudroiement national moyen de 1,04 impact par km 2 , l'année 2004 a été sensiblement plus foudroyée que la moyenne. On notera 19 courts-circuits liés à des contacts avec la végétation, contre 66 en 2003 et 32 en 2002 ; 1 incident a affecté un ouvrage 400 kV, contre 7 en 2003. On rappelle que ce type d'aléa avait constitué l'un des faits initiateurs des incidents qui ont affecté l'Amérique du nord puis la Suisse et l'Italie, et qu'une action a été engagée dans le cadre du plan Canicule pour maîtriser ce phénomène même lors de situations climatiques exceptionnelles.
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6.3 Faits notables concernant les autres systèmes électriques L'année 2003 avait été marquée par le nombre exceptionnellement élevé de grands incidents survenus à l'étranger, et plus spécialement par les pannes spectaculaires qui avaient frappé l'Amérique du Nord le 14 août, puis la Suisse et l'Italie le 28 septembre. Par leur retentissement, et par le fait que des pays très industrialisés avaient été atteints, ces incidents ont très certainement contribué à ce que de nombreux opérateurs prennent conscience de façon accrue que nul réseau n'est à l'abri de pareils effondrements, et que la vigilance soit renforcée. Néanmoins, des pannes importantes ont été enregistrées à nouveau en 2004 :- le 13 février, dans le sud-ouest de la Norvège, 300 000 personnes de la ville de Bergen et de ses environs ont été privés d'électricité pendant une demi-heure ;
- le 20 juin, l'ensemble du réseau corse a subi un effondrement, pour lequel a été évoqué un dysfonctionnement du dispositif de télécommande de la station de conversion courant continu / courant alternatif de Lucciana, près de Bastia ;
- le 12 juillet, en période de forte charge, la ville d'Athènes ainsi que le centre et le sud de la Grèce ont été victimes d'un écroulement de tension, et se sont séparés du reste du réseau interconnecté constituant la deuxième zone synchrone UCTE ; les ordres de délestage ayant été insuffisants et trop tardifs, le réseau séparé s'est effondré, tandis que le réseau resté sain a vu sa fréquence monter à
50,75 Hz ; on peut noter que la vulnérabilité du réseau grec était identifiée, et qu'un écroulement de tension était déjà survenu en 1996 ; divers renforcements avaient été alors décidés, mais certains (autotransformateurs, condensateurs) n'étaient pas encore en place ;- le 9 août, la Jordanie a été paralysée par un incident dû à la rupture d'approvisionnement en gaz de la centrale électrique d'Aqaba, qui comporte 5 groupes de 130 MW ; après déclenchement des interconnexions avec l'Egypte puis la Syrie, le réseau est parti en sous-fréquence puis s'est effondré ;
- le 18 août, la ville de Tbilissi et la Georgie ont été privées d'électricité en raison d'une panne entraînée par la perte de lignes électriques ;
- le 23 août, le royaume de Bahreïn a été victime d'une panne générale suite à un déséquilibre entre production et consommation, où l'usage de la climatisation semble avoir joué un rôle sensible ;
- toujours le 23 août, en Argentine, Buenos Aires a été affectée par une coupure qui a privé 600 000 personnes d'électricité, suite à un incendie survenu sur un transformateur ;
- le 2 septembre, le Luxembourg a connu sa plus grande panne des quarante dernières années, qui a affecté 550 000 personnes ;
- face au défaut d'interconnexion et à la pénurie de production, 24 des 31 provinces de la Chine ont été touchées par des coupures de courant, qui ont obligé à arrêter parfois les usines un jour sur deux par semaine ;
- enfin, tout au long de l'année, l'Espagne a connu un certain nombre d'incidents ; le 29 juin, Madrid et Ceuta ont subi des coupures, et le réseau de Sevillana - Endesa s'est effondré, privant d'électricité 120
000 Sévillans ; le réseau de Sevillana - Endesa s'est à nouveau écroulé le 19 juillet, suite à un incident survenu sur le centrale thermique Bahia de Algeciras, plongeant dans le noir un million de personnes à Cadix et aux alentours ; le 18 novembre, un transformateur du poste de Cerro de Plata a pris feu, provoquant la rupture de l'alimentation de Madrid et privant 200 000 foyers d'électricité ; quelques jours plus tard, dans la nuit du 21 au 22 novembre, un million de personnes de la région de Séville et de l'Estrémadure ont été affectées par une panne survenue sur le réseau andalou.Le dossier complet se trouve ici :